Les amis : à compter sur les doigts d'une main ?




Sur vos centaines d'amis sur les réseaux sociaux, combien le sont-ils vraiment ? Je veux dire de vrais amis, ceux sur qui vous pouvez compter, à qui vous pouvez confier vos secrets les plus inavouables, chez qui vous pouvez passer à l'improviste quand vous venez de vous faire larguer et qui vous répondraient très simplement "entre, installes-toi, on va en discuter" sans montrer la moindres gêne sur leurs visages, ces amis que vous connaissez depuis des années, avec qui vous avez probablement grandi et/ou avec qui vous avez partagé des moments difficiles de votre vie. Combien ? Pour moi, l'amitié est un concept auquel je ne crois plus vraiment...

Quand on est jeune, on pense avoir des dizaines, voire des centaines d'amis, c'est la 1ère étape. Amis qui n'en n'ont que le noms, étant donné que  les personnes qui se cachent derrière ce mot ne sont souvent que des "camarades de classe", des "potes du solfège", son équipe de foot, le fils ou la fille du père d'Intel et d'Untelle, les "enfants de la collègue de ma mère", etc.. Qui peut se vanter d'avoir aujourd'hui autant d'amis qu'au moment du collège ? En tout cas, pas moi. Tout à commencé entre la 5ème et la 4ème. J'avais ma bande de potes, comme tout collégien lambda, jusqu'au moment où j'ai changé de collège pour me rapprocher du domicile familial. En l'espace de deux mois de vacances, j'ai perdu la totalité des amis que j'avais, dont certains depuis la primaire. C'est une période assez traumatisante pour un gosse de 14 ans qui est censé se faire de  nouveaux amis dans un nouvel établissement. Mais ça s'est fait, tout aussi simplement que la première fois. À la fin du collège on se dit qu'on a grandi, qu'on est mûres, qu'on saura garder ses amis, que l'amitié est sincère et un tas d'autres conneries qu'on peut se dire quand on a 15 ans...mais tout ça s'est faux car arrive l'étape 2, celle du lycée.

Au lycée, on arrive dans la cours des grands. Bien qu'on ai souvent perdu la plupart des pseudos "amis" avec qui on passait la majorité de notre temps au collège, il devient nécessaire de combler ce vide avec de nouveaux amis. Les 2nde qui redoublent sont souvent très vide barrés de la liste, tout comme ceux qui ne choisissent pas la même filière que nous ou abandonnent les études. Évidemment, on continue à les croiser dans les couloirs, à leur faire des sourires, ou à manger avec à la cantine pour les plus tenaces, mais finalement, c'est pas pareil. Ce sont des amis différents, des amis en plein dans le processus de "désamitisation" (concept inventé par moi-même qui signifie qu'un ami redevient peu à peu un inconnu. Je devrais le breveter, ha ha) et qui redeviendront au fur et à mesure des inconnus à base de "on se croise et on ne se regarde même plus".

Pour ceux qui ont eu la chance de garder des amis jusqu'en Terminale et qui n'ont pas perdu espoir entre temps; viens la 3ème étape, celle des études supérieures ou l'entrée dans la vie active. C'est sûrement l'étape la plus redoutable : pas de pleurs, pas de "mais si, tu verras, on gardera contact", plus d'illusions... On sait déjà au fond de nous que c'est peine perdue, que quoi qu'il arrive, on se ferra de nouveaux amis et que les anciens seront vite remplacés, notamment par des personnes qui travailleront avec nous, qui partageront les mêmes passions et les mêmes centres d'intérêts, de nouvelles têtes qui remplaceront les camarades de classe qu'on était, finalement, obligé de fréquenter et souvent d'apprécier. Tout ça pour dire qu'à la fin du lycée, on ne lutte plus. L'amitié est déjà devenu un concept hyper abstrait qu'on ne saurait définir exactement. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir lire dans l'avenir pour vérifier quels amis seraient toujours présents ? Honnêtement, je ne pense pas que ce soit une bonne idée : pour se taper une dépression derrière, non merci !

Pour ma part, après mon bac j'ai décidé de faire une classe préparatoire, et qui dit classe préparatoire dit 2 étapes de plus, une pour chaque année d'étude. Le refrain se répète encore et toujours et n'est pas prêt de s'arrêter. À la rentrée prochaine, changement de ville et de région, j'entre en école de commerce. Ce sera le début de la 6ème étape... Combien de véritables amis va-t-il me rester ? C'est une question qui me trotte dans la tête depuis un moment. De nature, je ne suis pas "fucking friendly" (comme dirait l'autre). J'ai très peu d'amis pour des raisons X et Y mais je suis très bien comme ça (quand je dis très peu c'est qu'une personne amputée de quelques doigts pourrait toujours compter mes amis "sur les doigts d'une main", c'est vous dire !)

Pour ceux qui lisent encore et qui n'ont pas perdu foi en l'amitié ou décidé de se jeter sous un train, parlons de cette étape qu'on déteste tous, l'étape que j'appellerais "transitoire". C'est celle où un ou une de vos ami(e)s se trouve un copain ou une copine et commence à vous snober comme jamais (comme si un petit-copain pouvait remplacer un ami, sérieusement ?). Cette phase est souvent synonyme de conflits et c'est qu'après être redevenu célibataire que la personne se rend compte de son comportement.

Je m'adresse maintenant aux personnes qui ont très peu d'amis, genre de vrais amis, que vous connaissez depuis un bail, dont vous connaissez les parents, les frères et sœurs, le chien de leurs voisines, le mois de naissance de leurs hamsters (bon, je vais peut-être trop loin là... ), des personnes qui même en couple continuaient à vous voir et à vous appeler : gardez-les.  Ce sont eux les seuls amis dignes d'être nommés ainsi. Pour les autres qui se trouveraient dans l'une des 6 étapes précédentes, ne perdez pas espoir ! Comme on dit toujours "si aujourd'hui ce n'est plus mon ami c'est que ça ne l'a jamais été". Selon moi, dans la majorité des cas, les amis sont plus fidèles que les petit(e)s-copain/copines (et je vous dis ça en connaissance de cause) et vous n'avez pas besoin de 12 amis pour être heureux, il en suffit d'un(e) !

Et vous ? Quelle est votre conception de l'amitié ?

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